Le parcours complexe des bacheliers français sur Parcoursup
Chaque année, des centaines de milliers de bacheliers français se lancent dans la grande aventure de l’orientation post-bac via la plateforme Parcoursup. Cette plateforme, mise en place en 2018 pour remplacer le système APB (Admission Post-Bac), vise à simplifier et à rendre plus transparente la procédure d’admission dans l’enseignement supérieur. Cependant, force est de constater que pour beaucoup de jeunes, ce parcours s’apparente davantage à un véritable parcours du combattant, semé d’embûches et d’incertitudes.
Parcoursup, un système qui suscite de nombreuses interrogations chez les élèves et leurs parents. Comment fonctionne réellement cette plateforme ? Quels sont les critères de sélection des établissements ? Comment se démarquer parmi les milliers de candidats ? Autant de questions qui peuvent générer un stress important chez les futurs étudiants, déjà confrontés à la pression des examens et à l’angoisse du choix d’orientation.
Une procédure longue et complexe
L’un des principaux écueils de Parcoursup réside dans la complexité de la procédure. Les élèves doivent en effet se familiariser avec une plateforme en ligne pas toujours intuitive, renseigner de nombreuses informations sur leur parcours scolaire et leurs projets, et surtout, formuler des vœux d’orientation hiérarchisés. Une démarche qui nécessite une réflexion approfondie et une bonne connaissance des formations et des débouchés, pas toujours évidente à 17 ou 18 ans.
De plus, la procédure s’étale sur plusieurs mois, avec des étapes clés à ne pas manquer, comme la confirmation des vœux ou la phase d’admission. Un calendrier qui peut rapidement devenir une source d’angoisse pour les candidats, d’autant plus que les réponses des établissements arrivent au compte-gouttes, parfois jusqu’en septembre, laissant planer le doute sur l’avenir.
Des critères de sélection opaques
Autre point de crispation : les critères de sélection des établissements, souvent perçus comme opaques par les candidats. Si Parcoursup se veut plus transparent qu’APB en affichant les attendus de chaque formation, la réalité est parfois plus nuancée. Les algorithmes locaux utilisés par les universités pour classer les dossiers restent une boîte noire, et les élèves peinent parfois à comprendre pourquoi ils ont été refusés dans telle ou telle filière.
Cette opacité peut nourrir un sentiment d’injustice chez certains jeunes, qui ont l’impression que leur dossier n’a pas été évalué à sa juste valeur. Une situation d’autant plus frustrante que les possibilités de recours sont limitées, et que les établissements ne fournissent pas toujours de retour détaillé sur les raisons d’un refus.
L’angoisse de se retrouver sans affectation
Enfin, l’un des principaux stress liés à Parcoursup reste la peur de se retrouver sans affectation à la rentrée. Malgré les efforts du ministère pour créer de nouvelles places dans les filières en tension et proposer des alternatives aux candidats en difficulté, chaque année, des milliers de bacheliers se retrouvent sur le carreau, sans solution pour poursuivre leurs études.
Une situation particulièrement angoissante pour ces jeunes, qui peuvent avoir l’impression que leur avenir est compromis. Et même si des dispositifs d’accompagnement existent, comme les commissions rectorales ou les services d’orientation des universités, il n’en reste pas moins que cette incertitude pèse lourd sur le moral des candidats et de leurs familles.
Vers une meilleure orientation des élèves ?
Face à ces constats, il apparaît essentiel de mieux préparer et accompagner les élèves dans leur parcours d’orientation post-bac. Cela passe par une meilleure information sur les formations et les métiers, dès le collège et tout au long du lycée, mais aussi par un renforcement du dialogue entre les établissements du secondaire et du supérieur.
Il s’agit également de rendre la procédure Parcoursup plus transparente et plus lisible pour les candidats, en clarifiant les critères de sélection des formations et en fournissant des retours plus détaillés sur les dossiers refusés. Enfin, il est crucial de proposer des solutions concrètes et rapides aux bacheliers qui se retrouvent sans affectation, afin de ne laisser personne au bord du chemin.
Car si Parcoursup a été conçu pour améliorer l’orientation des jeunes et favoriser leur réussite dans l’enseignement supérieur, il ne faut pas oublier que derrière chaque dossier se cache un élève, avec ses rêves, ses doutes et ses aspirations. Un élève qui mérite d’être accompagné et soutenu dans cette étape cruciale de son parcours, afin de transformer ce parcours du combattant en une véritable aventure vers la réussite.